AI PODCAST
8 min de lecture

Et si le chatbot n'était pas la bonne interface pour adopter l'IA?

Depuis la sortie de ChatGPT fin 2022, une idée s’est imposée : l’interface naturelle de l’IA, ce serait le chatbot. Une barre de texte, une question, une réponse. Accessible. Universel. Intuitif.

Presque tous les acteurs s’y sont engouffrés : OpenAI avec ChatGPT, Microsoft avec Copilot, Google avec Gemini, Anthropic avec Claude, Mistral avec Le Chat, Perplexity avec une interface hybride mais toujours centrée sur le prompt.Mais cette apparente évidence mérite d’être questionnée.

Dans cet épisode d’AI Corner, Pierre de La Grand’Rive, CEO de Delos, défend une vision différente : le chatbot est une impasse pour l’adoption réelle de l’IA en entreprise. Et si le futur de l’IA bureautique ne passait pas par le dialogue, mais par l’usage ?
Auteur
Thomas SPITZ
Date de publication
14 Janvier 2025

Une interface qui freine au lieu d’activer

Le chatbot a popularisé les LLM (modèles de langage), mais il en montre aussi les limites. Ce format “chat” suppose que l’utilisateur sache quoi demander, comment le formuler, et le fasse à chaque fois. C’est une interaction ponctuelle, désincarnée, déconnectée du flux de travail réel.

“Aujourd’hui, la majorité des gens en entreprise se retrouvent face à une grande barre de chatbot.
Ils se disent : qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui poser comme question ?”
— Pierre de La Grand’Rive, CEO de Delos

Ce doute est révélateur : l’interface est perçue comme puissante… mais floue. Elle impressionne, mais elle intimide. Résultat : une adoption faible, un usage superficiel, un potentiel largement sous-exploité.

Qu’est-ce qu’un prompt ?

Un prompt, c’est une instruction que l’on écrit dans un chatbot pour déclencher une action de l’IA.
Exemple : “Traduis ce texte en anglais dans un style professionnel, en respectant les spécificités culturelles.”
Plus le prompt est précis, plus le résultat est fiable — mais écrire un bon prompt demande du temps, de la méthode… et parfois des compétences que peu d’utilisateurs ont.

IA Marketing

Un usage généralisé, mais mal adapté au travail

La logique du chatbot part d’un bon principe : créer une interface universelle, qui s’adapte à tous les besoins. Mais dans les faits, elle ne s’intègre pas aux gestes du quotidien.

Prenons un exemple simple : la traduction. Les grands modèles savent très bien traduire un texte, à condition d’être bien guidés. Mais demander à un utilisateur de reformuler chaque consigne à la main est contre-productif. Cela complexifie ce qui, dans un outil classique, serait une action fluide et immédiate.

L’approche Delos : partir des usages, pas du modèle

Chez Delos, l’approche est différente. Plutôt que de proposer un chatbot générique, la plateforme se compose d’applications dédiées, chacune pensée pour un usage précis : rédiger, traduire, synthétiser, rechercher, interagir avec des documents.

L’objectif : créer des interfaces pensées pour être utilisées 50 fois par jour, pas deux fois par mois.

“Faire de la traduction dans un chatbot, c’est désagréable.
Ce qu’on veut, c’est une interface qu’on peut utiliser 50 fois dans la journée.”
— Pierre de La Grand’Rive

Dans Trad, par exemple, la traduction s’affiche au fil de la frappe, phrase par phrase, dans une interface inspirée de DeepL mais portée par des LLM plus récents. L’utilisateur peut corriger, affiner, comparer plusieurs formulations. Il n’a jamais à écrire de prompt.

De la conversation à l’application

Le basculement est stratégique : on ne parle plus d’assistance, mais d’outillage.

Le chatbot reste un outil “one shot”, où l’utilisateur doit porter la charge cognitive : imaginer l’instruction, vérifier le résultat, recommencer s’il est insatisfaisant.

À l’inverse, une application IA bien conçue intègre :

  • le prompt (déjà optimisé en amont) ;
  • une interface adaptée à la tâche ;
  • des fonctions de correction ou de relance selon le contexte ;
  • et surtout : un point d’entrée lisible. On sait à quoi sert l’outil.

Ce que ça change, c’est que l’IA devient un outil de travail, pas une boîte noire.

Ce que cela implique pour les entreprises

Ce choix d’interface n’est pas anecdotique. Il conditionne le taux d’usage, donc la valeur réelle dégagée.

Un bon modèle mal intégré, c’est un budget mal investi.

Dans ce contexte, le chatbot n’est pas neutre : il oriente les projets IA vers des logiques exploratoires, peu compatibles avec les objectifs d’efficacité et de transformation.

À l’inverse, une interface claire, contextualisée, orientée métier réduit la friction, structure l’usage, et permet une adoption massive.

Conclusion

Le chatbot a marqué un tournant. Il a rendu l’IA visible, tangible, accessible.

Mais il est temps d’ouvrir la phase suivante : celle de l’intégration.
Une IA utile est une IA qui s’insère dans les outils, dans les gestes, dans les process. Et pour cela, il faut sortir du paradigme conversationnel.

Ce que montre Delos, c’est que l’alternative existe déjà : une IA intégrée par usage, et pensée dès le départ pour être adoptée.

La question n’est donc plus “quel modèle utiliser ?”, mais bien :“quelle interface pour quels usages ?”

Nos dernières publications

AI PARTNERS - BLOG

AI Partners est votre partenaire de confiance pour une intégration fluide de l'intelligence artificielle dans vos processus métiers.Nous vous accompagnons dans la compréhension des enjeux de l’IA pour en faire un véritable levier de transformation digitale pour votre entreprise.
AI ADOPTION
12 min de lecture

Quelle est l’empreinte écologique des outils IA ?

Découvrez l'analyse d'un papier de recherche pour comprendre l'impact écologique des outils IA.

Lire la suite
AI PODCAST
9 min de lecture

La France peut-elle devenir un HUB de l'IA ?

Alexandre Lavallée, fondateur de legml.ai, explique comment la France peut devenir une place forte de l'IA.
Lire la suite
AI ADOPTION
8 min de lecture

Comment l'IA transforme le secteur du conseil ?

Découvrez les bouleversements importants provoqués par l'intelligence artificielle dans le secteur du conseil.
Lire la suite